Les parasites internes sont nombreux. Les principaux sont les
strongles intestinaux et respiratoires, pour lesquels les jeunes animaux dans leurs première et deuxième années sont les plus sensibles, les
trématodes
: petite et grande douve dans le foie et le paramphistome sur les parois du rumen.
Les conséquences négatives sur les résultats techniques et économiques en élevage, ne sont plus à démontrer et justifient la
mise en place d’une gestion raisonnée de lutte
(Découvrez
Paravit
et
Minébloc D-S
). Pour cela, il est indispensable de réaliser annuellement avec votre vétérinaire, une analyse complète de la situation dans l’élevage.
Pourquoi faire une coprologie ?
L’
analyse coprologique
(Découvrez notre
nouvelle offre « analyse coprologique
) est une source d’information irremplaçable pour surveiller les parasites qui peuvent être présents dans l’élevage et prendre la décision d’agir à bon escient.
Le prix est modéré : environ 20 € pour une
coprologie digestive, notamment par rapport au coût de traitement parfois systématique, aux pertes économiques liées aux baisses de performances et au stress inutile de l’intervention sur les animaux.
Réalisée à des périodes clefs, elle permet d’orienter les actions en fonction des résultats. Le niveau et la durée d’infestation est dépendant de la météo : attention aux années alternant chaleur et humidité.
A quelle fréquence ?
- Dès qu’une observation sur les animaux fait suspecter la présence de parasites ( voir plus haut la partie « observation ») ou selon le protocole défini avec le vétérinaire.
- Génisses et jeunes bovins de 1ère et 2ième années ainsi que les bovins ayant une période d’engraissement à l’herbe : surveiller pendant la période d’herbage et réaliser une coprologie entre 6 et 8 semaines après la sortie. Vigilance accrue en été et 1 contrôle en septembre peut-être utile.
- Animaux adultes ainsi que ceux en plein air intégral : à l’automne (octobre -novembre), puis 45 à 60 jours après l’éventuel distribution de l’antiparasitaire au moment de la rentrée des animaux. En cas de parcelles à risque : 2 coprologies par an.
- 8 semaines après la mise à l’herbe pour les brebis et début juin pour les agnelles sous la mère.
Exemple d’un élevage allaitant de 200 mères : les analyses peuvent se faire sur les animaux âgés de 12, 24, 30 mois à la fréquence de 2 fois par an et 1 fois par an sur les adultes en octobre. 1 analyse sur les veaux âgés de 6 mois est recommandée pour suivre le niveau de coccidies et optimiser les croissances.
Que peut-on en tirer ?
Le tableau suivant est une aide sachant que pour tous les parasites, le seul résultat de laboratoire ne permet pas de conclure définitivement sur l'état de l'animal ou du troupeau.Une évaluation avec votre vétérinaire, aux vues notamment de la typologie des animaux (âge, sexe...), de leur état, des objectifs zootechniques de l'élevage et du contexte épidémiologique, permet de préciser le diagnostic et le plan d'action à mettre en place.
Le Laboratoire Eurofins (laboratoire d’analyses zootechniques de Moulins) spécialiste de l’analyse coprologique, propose la grille d’interprétation suivante :
Interprétation des résultats d’examens coprologiques (bovins-ovins)
Parasites | Niveau d'infestation | ||||
---|---|---|---|---|---|
Nom scientifique | Nom communs | lieu | Faible | Moyen | Elevé à très élevé |
Strongles digestifs | strongles digestives | intestin | < 300 opg | 300 - 1 500 opg | 300 - 1 500 opg |
Strongyloïdes | strongles digestives | intestin | < 30 opg | 30 - 150 opg | 150 opg |
la seule présence mérite attention pour les jeunes animaux | |||||
Nematodirus | strongles digestives | intestin | < 30 opg | 30 - 150 opg | 150 opg |
la seule présence mérite attention pour les jeunes animaux | |||||
Trichures | trichures | intestin | < 60 opg | 60 - 600 opg | 600 opg |
Toxocara | ascaris / ascaride. | intestin | la seule présence mérite attention | ||
Moniezia | taenia | intestin | la seule présence mérite attention | ||
Eimeria et Eimeria bovis | coccidies | intestin | < 1 000 opg | 1 000 - 10 000 opg | 10 000 opg |
Dicrocoelium lanceolatum (DL) | petite douve | foie | < 100 opg | 100 - 300 opg | 300 opg |
Fasciola hepatica (FH) | grande douve | foie | < 15 opg | 15 - 100 opg | 100 opg |
Paramphistomum | Paramphistome | rumen | < 300 opg | 300 - 600 opg | 600 opg |
Comment l’ interpréter ?
- Résultats des comptages d’œufs ou ookystes par gramme de matière fécale (Opg) : - Si « résultat faible » :présence peu importante. Contrôle sur adultes 6 à 12 mois après.
- Pour les génisses, intervention dès présence même faible de strongles pulmonaires ou digestives les 2 années de pâture avant vêlage. Contrôle en juin – juillet à faire.
- Toute détection d’œufs de Petite Douve, Grande Douve et Moniezia doit être considérée comme anormale.
- Attention, la gravité de l’infestation par le ou les parasites est largement augmentée par la présence de plusieurs parasites colonisant différents organes de l’animal.
- Dans tous les cas, la maîtrise de l’infestation par les parasites est continue. Une analyse négative ne doit pas faire relâcher la stratégie et les efforts de lutte (Découvrez Paravit et Minébloc D-S ).
- Pour le paramphistome, tout le troupeau risque d’être touché. Un diagnosctic poussé est à réaliser avec votre vétérinaire.
- Si « résultat moyen » :nécessite une action pour éviter la surinfestation. Contrôle des adultes, 6 à 12 mois après.
- Si « résultat élevé à très élevé » :action immédiate et appuyée, car santé et production sontdétériorées. Contrôle pour suivre le niveau d’infestation et si 2nde intervention est nécessaire. La mise en place d’un traitement revient donc au vétérinaire
Les références :
- Atlas de coproscopie (Frédéric Beugnet, Bruno Polack, Hoan Dang).
- Parasitoses internes des ovins (ITOVIC).
- Eurofins laboratoire Cœur de France : laboratoire d’analyses zootechniques de Moulins (03)
Comment réaliser une coprologie ?
- Dans un premier temps, réaliser un échantillon en prélevant les matières fécales fraîches directement dans le rectum de l’animal (gant de fouille), puis remplir le pot de prélèvement, (25 g minimum). Si vous analysez un lot d’animaux (exemple par tranche d’âge), prélever sur 5 animaux à 10 animaux puis bien mélanger les bouses dans un seau propre.
- Enfin envoyez l’échantillon au laboratoire le lendemain au plus tard et surtout ne pas congeler l’échantillon.
Philippe ADAM Responsable Technique Marché Ruminant
Pour les génisses, il faut limiter l’infestation au maximum pour permettre la mise en place d’une immunité progressive.
En prévention, débroussailler les prairies et éloigner les clôtures des haies où se vivent les tiques.
Vous pouvez traiter les génisses avec un insecticide autorisé pour une application sur les bovins. Pour choisir le produit le plus adapté et éventuellement réaliser un diagnostic parasitologique spécifique aux maladies transmises par les tiques, nous vous recommandons de prendre contact avec votre vétérinaire.